Saviez-vous qu’en France, contrairement à l’Espagne et à la majorité
des pays hispano-américains, on ne célèbre pas les Rois mages, si importants
chez nos voisins et en Amérique latine ? À chaque début d’année, les Rois
mages peuvent se substituer au Père Noël et apporter des cadeaux aux enfants,
venant terminer la période des fêtes de Noël. En France, le 6 janvier renvoie à
la fête chrétienne de l’Épiphanie, mais elle ne constitue pas un jour férié.
Alors, que fait-on en France le 6 janvier si l’on ne rend pas hommage à
Gaspard, Melchior et Balthazar ? On tire les rois !
« Tirer
les rois » est une expression qui signifie « choisir les
rois » ; l’élection (souvent familiale mais de plus en plus présente
dans les cercles d’amis et même au travail) se fait grâce à un tirage au sort
au hasard, à l’aide d’une fève[1]
placée dans un gâteau ! Celui qui obtient la fève dans la part qu’on lui
donne est nommé roi, et a le droit de porter une petite couronne en
plastique ! Certains aiment qu’un roi puisse choisir sa reine le temps
d’un repas convivial. Le 6 janvier n’étant pas un jour férié en France, on a
coutume de « faire la galette des rois » le premier dimanche de
l’année. Mais il n’est pas rare que l’on tire les rois tout le long du mois de
janvier ! La tradition change selon les personnes, les familles ou les
régions. Souvent, c’est le plus jeune enfant qui doit se cacher en-dessous de
la table, et dire à qui sont distribuées les portions. Parfois même, celui qui
a obtenu la fève est obligé de payer le prochain gâteau !
Car
les Français font une forte consommation de ce gâteau, qui n’est pas partout le
même : la cuisine française étant très diversifiée selon les régions, plusieurs
zones de France possèdent un gâteau bien spécifique. Le plus répandu est la
frangipane, plutôt une spécialité du nord du pays : il s’agit d’une
pâtisserie feuilletée à base de pâte d’amande, que l’on trouve très facilement
dans tout l’Hexagone. C’est le dessert que l’on appelle « galette »,
et par extension « galette des rois » car il est celui que préfère la
majorité des Français pendant l’Épiphanie et durant le mois de janvier.
Dans
une partie du Midi[2] et
surtout en Provence, on mange une « brioche des rois », avec du
sucre, de la fleur d’oranger, des raisins secs et des fruits confits. Ses
ingrédients et même son nom changent selon les localités. Souvent en forme de
couronne, elle ressemble à la rosca de
reyes espagnole, sauf qu’elle n’est pas fourrée à la crème.
Ce sont principalement ces deux pâtisseries qui sont dégustées pour « les
rois » en France, avec de très nombreuses variantes d’une région à une
autre. D’autres parties de la France ont leur gâteau des rois traditionnel,
mais il n’est souvent consommé qu’à l’échelle locale : une galette fourrée
à la frangipane ou beurrée dans le Nord, une sablée en Bretagne, des petites
brioches sucrées en Normandie (appelées nourolles) ou le pithiviers (proche de
la galette des rois) près du Loiret à l’ouest, et encore la galette franc-comtoise
dans le Jura (à base de pâte à choux et de fleur d’oranger), etc.
Autant dire que le gâteau des rois est une preuve de la diversité culinaire
et gastronomique de la France, ainsi que des identités culturelles régionales.
Selon un sondage réalisé par le site OpinionWay en 2014[3],
70% des Français préfèrent la frangipane à la brioche des rois méridionale,
représentée à 11%. Le reste est réparti entre les variantes locales de ces
pâtisseries, et les nouvelles galettes, auxquelles on ajoute de la pomme, du
chocolat voire même du caramel. Selon le même sondage, 1 Français sur 10
reprendra 5 fois du gâteau des rois en ce mois de janvier !
Et vous ? Qu’importe le gâteau, avez-vous déjà trouvé la fève ?
[1] La fève
est traditionnellement une petite figurine en porcelaine représentant un
personnage de crèche ; il peut s’agir également de fèves fantaisie
[2] Le Midi
est souvent assimilé à la partie méridionale de la France, la moitié sud, et
selon certains, le sud-est plus précisement
[3] Source :
http://www.leparisien.fr/laparisienne/cuisine/la-galette-des-rois-prolonge-la-fete-04-01-2015-4418031.php
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